Ce temps que nous n'arrivons pas retenir
Qui nous laisse tant de souvenirs
Qu'on voudrait toujours arrêter
Pour profiter d'un plus long baiser.

Ces instants restés sans parler
Dans nos regards, deviner
Une envie naissante
Qui grandirait jusqu'à devenir obsédante.

Ces heures qui défilent en silence
Qui font du bien à nos sens
Qui font ressurgir la sérénité
Enfouie depuis de longues années.

Ces minutes qu'on sait apprécier
Qu'on savoure à petites doses
Qui nous rendent souvent tout chose
Impossible de ne pas les emmagasiner.

Ces secondes comme une éternité
Lorsque nous sommes séparés
Nous donnent la force de tenir
Jusqu'à un très proche avenir.

Saisir les instants de bonheur
Les incruster dans son esprit
Les implanter dans son coeur
Comme des pierres précieuses serties.

Trésors cachés au fond de soi
Qui nous permettent de garder la foi
De vaincre cafard et mélancolie
Au milieu de la nuit.

Point lumineux au fond du coeur
Qui nous redonne la chaleur
Quand, face à la douleur
Il ne nous reste que les pleurs.

Goutte magique au milieu de l'esprit
Qui nous montre que pour sourire
Il suffit de quelques souvenirs
Simplement rangés ou enfouis.

Ces points essentiels au bien-être
Qui nous permettent de paraître
Quelquefois mieux que nous le sommes
Et qui font que nous soyons des hommes.

Ce havre de paix
Caché au milieu de la forêt
Le grincement des arbres majestueux
Le soleil dans le ciel bleu
Le souffle du vent
Caressant la peau, nonchalant
Le silence environnant
Qui nous isole du monde des vivants.

Apprécier les secondes qui passent
Regarder la course des nuages
Se faire une petite place
Et profiter de ce bref passage
Laisser son esprit vagabonder
Sans autre souci que de rêver
Complètement déconnecté
Rien qu'avec de simples pensées.

Garder cet endroit secret
Le protéger des visiteurs indiscrets
En faire une cachette privée
Refuge pour âmes esseulées.

Se lever le matin
Et sentir son manque d'entrain
Envie de se recoucher
Pour oublier la réalité
Fuir ce quotidien
Attendre demain
Pour affronter le monde des vivants
Si égoïste et si stressant.

Ce monde où il faut se frayer un chemin
Quitte à écraser son prochain
On devrait tous se donner la main
Et malheureusement on en est loin
Où sont les fêtes de village?
Où se rencontraient les gens de tous âges
Aujourd'hui c'est chacun pour soi
Et ce, quelque soit l'endroit
Cette entraide mutuelle
Universelle en cas de malheur
Présente juste dans la douleur
Sinon elle n'est qu'exceptionnelle.

Qu'allons-nous laisser à nos enfants?
Que leur restera t il d'important?
Ce monde qui perd toutes ses valeurs
Et en premier celles intérieures
A eux d'essayer de le sauver
La tâche est d'une grande ampleur
Qu'ils gardent surtout leur humanité
Et ne cessent d'ouvrir leurs coeurs.

Qu'ils n'aient pas peur de regarder leur prochain
Et de lui tendre la main
Offrir un minimum de bonheur, d'écoute
Sans contrepartie, juste par plaisir
Le plaisir de voir briller un regard
De voir se dessiner un sourire
Redonner à un homme hagard
La foi qu'il avait perdu sans doute.

Croire à un monde meilleur
Quelle belle utopie!
Il faudrait sûrement plusieurs vies
Pour retrouver la chaleur
Chaleur que l'homme a perdu
Depuis de longues années
Le modernisme nous a vaincu
En changeant notre façon de penser.

Maintenant se lever ou se recoucher
Est un choix de chaque matin
Apporter sa contribution à un avenir incertain
Ou garder ses oeillères, vivant sur ses lauriers?

Aller au bout de ses rêves
Et ce, sans aucune trêve
Vouloir goûter au paradis
S'en servir comme alibi.
S'offrir des plaisirs, des sensations
Libre comme un papillon
S'envoler,pouvoir se lâcher
Et vivre ce qui nous avait été refusé.
Oser faire LE pas
Malgré beaucoup d'aléas
Frissonner encore une fois
Ressentir de simples émois.

Peut être aussi se redécouvrir
Un peu comme une seconde naissance
Y retrouver de la joie, de l'aisance
Et toutes ses envies à assouvir.
Accepter d'avoir perdu tant d'années
A survivre dans l'ombre, en retrait
A vivre pour qui, pour quoi
Pour chercher le soleil une dernière fois!
Et dans un dernier sursaut
Sortir la tête hors de l'eau
Réaliser que le temps presse
Pour vivre une seconde jeunesse.